Bahamas : Thanksgiving, pirates et empoisonnement du sang
On a entouré la tache rouge dans mon cou avec du stylo. La dinde est arrivée de Floride à temps. On a ri parce qu’on aurait dit qu’elle avait sonné elle-même à la porte.
Mais juste avant qu’on la mette au four, je montre mon cou blanc. Est-ce que ç’a grossi ? Oui, viens, je t’emmène à l’hôpital, tu as le sang empoisonné.
L’infirmière regarde mon cou et me demande si je suis gay. Aux Bahamas, je ne sais pas trop quoi dire. Je dis : « Non.» Elle dit : «Le gars qui était assis avec toi, c’est ton partenaire.» Je dis : «Non.» Elle dit : «Oui.» Je dis : «Non.» Elle dit : «Tu peux me le dire.» Je dis : «OK, oui.» Elle dit : «Est-ce que c’est lui qui t’a mordu?» Je ris. Elle insiste : «Tu comprends ce que je veux dire? Est-ce qu’il t’a mordu?» En voulant dire, les gays, je le sais, vous vous mordez, mais surtout, vous faites bien pire encore. «Non, il ne m’a pas mordu.»
Selon elle, ce n’était pas un empoisonnement du sang, c’était