go girl
Cher journal, mon beau petit journal parfumé, comme tu me fais du bien. Je suis de bonne humeur aujourd’hui. Hier, vers le milieu de la journée, j’ai atteint un high duquel je ne suis pas encore redescendu. Je viens de faire la nouvelle salade go-to de Kourtney Kardashian. La vinaigrette est bourrée de citron, maudit que c’est bon. Gabby vient aussi de répondre à un de mes commentaires.
Cette semaine, j’ai été terriblement malade. Je pense que c’était une infection par les forces du mal, mais je ne veux même pas en parler. J’en ai tellement parlé, d’elles. Je ne veux plus leur faire de place dans mon histoire. Je suis trop joyeux. La seule chose que je tiens à noter c’est que le pattern est toujours le même. Depuis 2018, je travaille sur ce roman-là, et chaque fois, chaque fois sans exception, que je m’y remets sérieusement et que je m’imprègne du sujet du livre, les mauvais esprits reviennent. Je tombe malade. À tout coup, la fièvre m’accable. Mon corps produit une chaleur infernale. Quatre ans passés sur un roman, quatre ans que je recommence parce que je reste insatisfait, ça ne me ressemble pas. Les forces du mal ne veulent pas que je le finisse, alors elles me clouent au lit. Je sais maintenant que ces forces ont fait leur nid en moi. Ce ne sont pas des forces extérieures.
Mais bon, hier vers 14 h, je suis passé de malade à guéri, principalement à cause d’un passage dans A Course In Miracles, au chapitre 6, section IV, The Only Answer. Quand Dieu m’a créé, Il m’a créé comme une partie de Lui. C’est pourquoi une attaque à même son Royaume est impossible. C’est l’ego que j’ai créé par manque d’amour qui s’est allié à mon corps. Ils se battent ensemble contre mon esprit. Ils se battent parce qu’ils réalisent que leur « ennemi » (moi) peut les détruire à tout moment, en choisissant l’amour. La fièvre, c’était cette bataille-là : mon ego et mon corps contre moi. Heureusement, c’est la Vérité qui a gagné à 14 h. Je célèbre la joie et l’amour retrouvés.
20 janvier 2022 à 5 h 48
Nuit de fièvre intense.
Ma mère est venue me visiter en rêve. Une amie, un jour, m’avait dit : « Les morts viennent nous visiter en rêve. » C’est arrivé.
C’était dans une salle de spectacle à Rouyn-Noranda, la nuit, un mélange entre l’Agora des Arts et le Petit Théâtre. On soupait elle et moi à une table au centre de la scène. On était seule à seul.
J’ai pris son petit bras maigre et je lui ai demandé sincèrement :
— Comment vas-tu ?
— Bien. Mais tsé, c’est sûr que je suis morte.
— Mais justement, c’est comment la mort ?
— C’est très exigeant, on a beaucoup de travail à faire, mais c’est un monde sans peur.
J’étais content qu’elle mentionne la disparition de la peur. Quand elle parlait du travail, par contre, je voyais ma mère fatiguée, perdue dans ses pensées. Les femmes de ma famille verraient de quelle version de Maman je veux parler. Elle a continué de m’expliquer la mort.
— C’est aussi un monde sans corps. Alors, ça fait ça de moins.
— J’imagine.
— Toi, mon grand, t’as fait Vipassana depuis que je suis morte, hein ?
— Oui.
Elle a souri.
— Bon, ben…
On l’a dit en même temps : « L’impermanence. »
— C’est là-dessus qu’on travaille beaucoup, mais c’est aussi parce que ça me tente de faire ce travail-là.
J’étais content de savoir que le travail était optionnel et qu’elle l’avait choisi de son plein gré. Par contre, j’en doutais.
Ensuite, je lui ai posé des questions par rapport à sa présence avec moi dans ce théâtre.
— Là, t’es ici avec moi en chair et en os.
— Oui.
— Ça veut dire qu’on peut revenir ?
— On peut, surtout les garçons.
Elle s’est mise me nettoyer les mains avec de l’eau, tout en continuant de m’expliquer.
— Mais souvent, faut revenir à travers le corps de quelqu’un de vivant, pis ça, le monde aime pas ça.
20 janvier 2022 à 6 h 50
Pendant ma méditation, mon humidificateur diminue d’intensité, ce qui change la note qu’il produit. Avant, la note s’accordait à la musique d’ambiance que j’avais mise, maintenant, elle détonne. Ça me fait rire. Le rire m’empêche de reprendre la méditation. C’est Dieu qui est venu me dire : « N’oublie pas l’humour. »